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Agnès Varda, Ô Saisons, Ô Chateaux

Agnès Varda

Ô Saisons, Ô Châteaux

Au Château de Hauterives
(ouvert tous les jours de 11h à 18h)

Agnès Varda était une réalisatrice majeure et reconnue pour ses films et documentaires. Mais ce que l’on sait moins, c’est qu’elle a également créé des œuvres d’art contemporain : installations, maquettes, photographies et œuvres vidéo.

Agnès Varda se rend au Palais idéal pour la première fois dans les années 50 et y reviendra tout au long de sa vie.

Rédactrice d’une grande correspondance et collectionneuse de beaux timbres, elle éprouve un réel attachement pour la Poste. Ce lien avec la profession du facteur Cheval fut exposé au Palais idéal en 2020, lors de l’exposition événement Agnès Varda Correspondances.

A l’automne 2021, les délicates maquettes réalisées en pellicules de film et des images inédites venaient dialoguer avec le Palais idéal au sein de l’exposition Architextures et perspectives, réunissant en un même espace les notions de matières et d’architectures qui ont toujours traversé l’œuvre cinématographique et photographique de Agnès Varda et qui ont pu s’exprimer à travers son affection pour l’œuvre du facteur Cheval.

Comme la conclusion d’un récit, ce troisième et dernier rendez-vous se propose de présenter ce qui a été la troisième vie de Agnès Varda qui se disait elle-même « vieille cinéaste, jeune plasticienne ». Le dernier épisode de la trilogie prend le nom d’un des courts métrages de Agnès Varda, lui-même éponyme d’un poème de Arthur Rimbaud : ô saisons, ô château.

Dans ce poème, les « saisons » ne sont rien d’autre que les moments successifs de la vie, le temps qui passe. Les « châteaux » sont les rêves, les ambitions, les châteaux en Espagne de la sagesse populaire. L’ensemble fait forcément écho au fantastique Palais du facteur Cheval, qui plus est avec le troisième volet de cette trilogie qui a été conçue par saison.

Agnès Varda, Ping-pong, tong et camping, 2005-2006
Agnès Varda, Ping-pong, tong et camping, 2005-2006 / Collection Rosalie Varda

Pour cette édition estivale, l’exposition vient ainsi animer le Château de Hauterives d’installations poétiques et souvent joyeuses autour du thème des vacances. Sur les traces de l’enfance de Agnès Varda, l’exposition révèle également des documents plus rares qui offrent un regard différent sur l’œuvre et la vie de la célèbre réalisatrice.

ô saisons, ô château, premier court-métrage de la célèbre cinéaste, réalisé en 1957, est à l’origine une commande de l’Office national du Tourisme. Promenade autour des châteaux de la Loire montrés par ordre chronologique de construction, Agnès Varda y inclut des poèmes du XVIe siècle, des réflexions de jardiniers. A l’image, les châteaux sont vides. La réalisatrice fait appel à quelques mannequins dont les tenues à la mode viennent apporter de la couleur aux murs de tuffeau.

Plus que les intérieurs, les alentours l’intéressent davantage, les jardins, les oiseaux, les fleurs, les arbres, les marécages et les sculptures.

En 1958, une autre commande de l’Office National du Tourisme a pour but cette fois-ci de promouvoir la Côte d’Azur : son ciel bleu, son soleil éclatant, ses couleurs vives et sa riche histoire. Dès le début, le film Du côté de la côte de Agnès Varda a plutôt pour objet la foule des touristes, qui envahissent les plages à la recherche du soleil. Antibes, Cannes, Fréjus, Menton, Nice, Saint-Tropez ou encore Toulon, toutes ces villes servent d’illustration à un essai poétique sur le tourisme, avec de réjouissantes touches d’ironie.

Agnès Varda évoque également les plages filmées dans ses films et les plages de son enfance. Les vacances sont intimement liées à son travail cinématographique, à ses souvenirs de jeunesse, les plages de la Belgique puis celles de la Méditerranée (entre Sète et Agde) et enfin l’Atlantique et l’île de Noirmoutier.

Au château de Hauterives, face au camping municipal, cet été, on part donc avec Agnès Varda en vacances sur les traces de son enfance mais aussi au cœur d’une activité familière devenue l’un des plus grands secteurs industriels au monde : le tourisme. Entre le naturel et l’artificiel, l’antique et le moderne, le local et le global, l’exposition de Agnès Varda joue des contrastes et interroge non sans malice l’image même du Bonheur à travers les saisons.

Partenaires

L’exposition est réalisée en collaboration avec Ciné Tamaris et présente des œuvres et archives personnelles issues des Collection Succession Varda & Collection Rosalie Varda.